Fioretti août 2016

Rechercher ce qui en vaut vraiment la peine, démasquer les fausses illusions : le Pape François est revenu souvent sur ce thème, tout spécialement lorsqu'il s'adressait aux jeunes.

La vie n’est pas un jeu vidéo ni un feuilleton télévisé

Angelus du 21 août 2016 :

la vie n’est pas un jeu vidéo (...) notre vie est sérieuse et l’objectif à atteindre est important : le salut éternel.

« Le Seigneur nous offre tant d’occasions pour nous sauver et entrer à travers la porte du salut. Cette porte est l’occasion qui ne doit pas être gâchée : nous ne devons pas faire de discours académiques sur le salut, comme celui qui s’est adressé à Jésus, mais nous devons saisir les occasions de salut. Parce qu’à un certain moment ‘le maître de maison se sera levé pour fermer la porte’ (Lc 13,25), comme nous l’a rappelé l’Évangile. Mais si Dieu est bon et nous aime, pourquoi ferme-t-il la porte, pourquoi fermera-t-il la porte à un moment? Parce que la vie n’est pas un jeu vidéo ni un feuilleton télévisé ; notre vie est sérieuse et l’objectif à atteindre est important : le salut éternel. »

L’Église n’a pas besoin de bureaucrates et de fonctionnaires appliqués, mais de missionnaires passionnés

Angelus du14 août 2016 :

« Je pense avec admiration aux nombreux prêtres, religieux et laïcs qui, dans le monde entier, se dédient à l’annonce de l’Évangile avec un grand amour et une grande fidélité, souvent au prix de leur vie. Leur témoignage exemplaire nous rappelle que l’Église n’a pas besoin de bureaucrates et de fonctionnaires appliqués, mais de missionnaires passionnés, dévorés par l’ardeur d’apporter à tous la consolante parole de Jésus et sa grâce. Cela est le feu de l’Esprit Saint. Si l’Église ne reçoit pas ce feu ou ne le laisse pas entrer en elle, elle devient une Église froide, ou tout simplement tiède, incapable de donner la vie, car elle est faite de chrétiens froids et tièdes. Cela nous fera du bien aujourd’hui de prendre cinq minutes et que chacun de nous se demande : comment va mon cœur ? Est-il froid ? Est-il tiède ? Ou est-il capable de recevoir ce feu ? »

Le linceul n’a pas de poche

Angelus du 7 août 2016 :

« Dans la page de l’Évangile du jour (Lc 12, 32-48), Jésus parle à ses disciples de l’attitude à assumer en vue de la rencontre finale avec Lui, et explique comment l’attente de cette rencontre doit pousser à une vie riche de bonnes œuvres. Il dit entre autres : « Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. » (v. 33). C’est une invitation à valoriser l’aumône comme œuvre de miséricorde, à ne pas mettre sa confiance dans les biens éphémères, à utiliser les choses sans attachement ni égoïsme, mais selon la logique de Dieu, la logique de l’attention aux autres, la logique de l’amour. Nous pouvons être si attachés à l’argent, avoir tant de choses, mais à la fin nous ne pouvons pas les emporter avec nous. Souvenez-vous que ‘le linceul n’a pas de poche’. »

Des jeunes qui ont l’air de ‘retraités’ précoces

Discours à la cérémonie d’accueil des JMJ à Cracovie, le 28 juillet 2016 :

« Je suis meurtri de rencontrer des jeunes qui ont l’air de ’retraités’ précoces. Je suis préoccupé de voir des jeunes qui ont ‘jeté l’éponge’ avant de commencer la partie. Qui sont ‘résignés’ sans avoir commencé à jouer, qui marchent, le visage triste, comme si leur vie n’avait pas de valeur. Ils sont des jeunes fondamentalement ennuyés… et ennuyeux. Il est difficile, et en même temps cela nous interpelle, de voir des jeunes qui consacrent leur vie à la recherche du ‘vertige’, ou de cette sensation de se sentir vivants par des chemins obscurs qu’ensuite ils finissent par ‘payer’… et payer cher. Cela fait réfléchir lorsque tu vois des jeunes qui perdent les belles années de leur vie et leurs énergies en courant après les vendeurs de fausses illusions (dans mon pays natal nous dirions ‘vendeurs de fumée’) qui vous volent le meilleur de vous-mêmes.

C’est pourquoi, chers amis, nous sommes réunis pour nous aider réciproquement, car nous ne voulons pas nous laisser voler le meilleur de nous-mêmes, nous ne voulons pas permettre que les énergies, la joie, les rêves nous soient volés par de fausses illusions. »

Installez la connexion la plus stable, celle d’un cœur qui voit et transmet le bien

Homélie des JMJ, 31 juillet 2016 :

« Dieu compte sur toi pour ce que tu es, non pour ce que tu as : à ses yeux ne vaut vraiment rien le vêtement que tu portes ou le téléphone portable que tu utilises : que tu sois à la mode ne lui importe pas, ce qui lui importe, c’est toi. Tu as de la valeur à ses yeux et ta valeur est inestimable. […] Le regard de Jésus va au-delà des défauts et voit la personne ; il ne s’arrête pas au mal du passé, mais il entrevoit le bien dans l’avenir ; il ne se résigne pas devant les fermetures, mais il recherche la voie de l’unité et de la communion ; au milieu de tous, il ne s’arrête pas aux apparences, mais il regarde le cœur.

Et cette joie que vous avez reçue gratuitement de Dieu, donnez-la gratuitement (cf. Mt 10, 8), parce que beaucoup l’attendent !

Avec ce regard de Jésus, vous pouvez faire croître une autre humanité, sans attendre qu’ils vous disent ’bravo’, mais en cherchant le bien pour lui-même, heureux de garder le cœur intègre et de lutter pacifiquement pour l’honnêteté et la justice. Ne vous arrêtez pas à la superficie des choses et défiez-vous des liturgies mondaines du paraître, du maquillage de l’âme pour sembler meilleurs. Au contraire, installez bien la connexion la plus stable, celle d’un cœur qui voit et transmet le bien sans se lasser. Et cette joie que vous avez reçue gratuitement de Dieu, donnez-la gratuitement (cf. Mt 10, 8), parce que beaucoup l’attendent ! »

Le chien, le chat, te donneront une affection « programmée »

Au congrès ecclésial du diocèse de Rome, le 16 juin 2016 :

« Aujourd’hui, l’Italie connaît un ralentissement terrible des naissances : il est, je crois, en-dessous de zéro. Mais cela a commencé avec cette culture du bien-être, depuis quelques décennies… J’ai connu de nombreuses familles qui préféraient […] avoir deux ou trois chats, un chien plutôt qu’un enfant. Parce que faire un enfant n’est pas facile, et ensuite l’éduquer…

Voilà le défi qui fait peur : la liberté.

Mais le plus grand défi avec un enfant, est que tu fais une personne qui deviendra libre. Le chien, le chat, te donneront de l’affection, mais une affection ‘programmée’, jusqu’à un certain point, non libre. Tu as un, deux, trois, quatre enfants, et ils seront libres et devront s’insérer dans la vie avec les risques qu’elle comporte. Voilà le défi qui fait peur : la liberté. »

La vérité du paon

Aux jeunes de la Maison de Nazareth, le 28 juin 2016 :

La cohérence chrétienne de la vérité c’est se sentir des pécheurs qui ont besoin de pardon

« Nous sommes tous des pécheurs, tous. Le chrétien n’est pas un homme ou une femme aseptisée comme dans les laboratoires, ce n’est pas comme de l’eau distillée ! Le chrétien est un homme, une femme, capable de trahir son propre idéal par le péché, un être faible. Mais nous devons nous réconcilier avec cette faiblesse. Et devenir ainsi un peu plus humble. Plus humble. La vérité n’est pas dans l’apparence. ’Je ne suis pas un pécheur’, comme ce pharisien qui priait devant le Seigneur : ’Je te remercie parce que je ne suis pas comme untel ou untel’; il salissait tout le monde, mais lui était propre. Il se pavanait. […] La cohérence chrétienne de la vérité c’est se sentir des pécheurs qui ont besoin de pardon; contrairement à celui qui se pavane d’être un parfait chrétien, tel un paon: ‘mais quel beau paon!’ On le voit, c’est une belle réalité… ‘Pardonnez-moi, mais passez derrière moi’ : ça aussi c’est la vérité du paon ! »

Le témoignage de ‘la gifle’

Aux jeunes de la Maison de Nazareth, le 18 juin 2016 :

« La logique de l’Évangile : rendre témoignage. Dans sa propre vie, dans sa manière de vivre, dans ses choix. Mais rendre témoignage de quoi? De plusieurs choses. Nous chrétiens, témoigner de Jésus Christ qui est vivant, qui nous a accompagnés: il nous a accompagnés dans la douleur, et il est mort pour nous, mais il est vivant. Dit comme ça, cela paraît trop clérical. Mais je comprends ce que recherchent les jeunes : un témoignage qui les secoue chaque jour. Le témoignage de ‘la gifle’ ! La gifle, ce beau témoignage quotidien qui te réveille pour te dire : ‘regarde, ne te fais pas d’illusions avec les idées, avec les promesses … ‘ Voire des illusions plus proches de nous. L’illusion du succès – ‘Non, je vais par là et j’aurai du succès’ »