2 octobre 1928

Le 2 octobre est la date anniversaire de la fondation de l’Opus Dei. En 1928, saint Josémaria senti que Dieu lui demandait de fonder cette Œuvre. Nous vous proposons de découvrir la nouveauté du phénomène pastoral de l’Opus Dei.

« Mon Dieu, oui, c’est une chose très respectable que d’être chef de bureau dans un ministère ; en ce sens, je n’ai pas fait de peine à mes parents ni hâté leur fin (…). C’est plutôt en pensant à moi-même que je trouve que toute ma vie a été gâchée. J’ai rempli mes fonctions ni mieux ni moins bien qu’une foule de gens l’auraient fait à ma place. Et à part cela, oui, à part cela, je me tourne de tous les côtés et je ne trouve rien, rien… ». (JOERGENSEN (Johannes), Le jour suprême , pp. 194-195, Paris, 1928).

La même année de la publication en France de ces réflexions d’un Danois converti au catholicisme, un jeune prêtre aragonais recevait dans son cœur, à Madrid, un message révolutionnaire : « Mon Dieu, oui, être chef de bureau peut être une aventure divine remplie de la joie de la sainteté ».

Josémaría Escrivá, fondateur de l’Opus Dei, comprit cette année-là que le travail pouvait devenir un lieu de rencontre avec Dieu et que les laïcs avaient vocation à se sanctifier dans l’accomplissement fidèle de leurs devoirs professionnels et familiaux, sans rien faire de bizarre, sans être obligés de transformer leur foyer en petit couvent.

Ces idées étaient nouvelles. Dans la mentalité de l’époque et des décennies suivantes, l’idée de vocation signifiait exclusivement l’appel au sacerdoce ou à la vie religieuse. Ainsi, dans une publication des années 1930 mettant en scène des fillettes dans une cour de récréation, la conversation se concluait par un « Nous allons demander au bon Dieu de nous envoyer beaucoup de prêtres et de religieuses et, s’il veut nous choisir, de nous donner le courage de lui répondre : « Oui » » ( Almanach du croisé , Editions de l’apostolat de la prière, Toulouse, 1935, p. 25). Et les parents étaient invités à imiter les vertus des religieux : on pouvait lire dans les années 1940 qu’un père de famille chrétien « est comme l’abbé du monastère cistercien » (PONS (Roger), Métier du père , Paris, 1947, p. 34).

Josémaría Escrivá comprit également très tôt que tous les fidèles avaient, de par leur baptême, la responsabilité d’évangéliser. A l’exemple des premiers chrétiens, les laïcs pouvaient et devaient faire connaître le Christ à leur entourage ; ils n’étaient pas de simples instruments d’une hiérarchie ecclésiale qui, elle seule, aurait reçu une telle mission. Même dans les années 1950, l’idée demeurait largement étrangère, comme en témoigne la prière officielle du Ier Congrès mondial de l’apostolat laïc : « O Jésus, notre Seigneur, qui nous avez appelés à l’honneur d’apporter notre humble contribution à l’œuvre de l’apostolat hiérarchique… » (14 octobre 1951).

Appel universel à la sainteté dans le travail ordinaire, reconnaissance du mariage chrétien en tant que vocation de premier plan, responsabilité directe de chaque baptisé en matière d’apostolat… Ces messages, résolument novateurs lorsque l’abbé Escrivá fonda l’Opus Dei par inspiration divine en 1928, sont universellement reconnus dans l’Eglise aujourd’hui .

Alphonse de Salas